Récit de rando sur le GR5 de St Gingolph à Sollières

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    Le 07-07-08    Du Léman à Chapelle d'Abondance 

Premiers pas sur le GR5 dans les Alpes, et première mise en jambes : monter de Saint Gingolph 386m au col de Bise 1915m. Et le Léman disparait rapidement derrière les sapins et les crêtes.

Jolie vue de carte postale au village d'alpage de Neuteu. J'arrive à la jonction avec le GR5 venant de Thonon-les-Bains, l'autre départ possible depuis les berges du Léman. C'est un peu plus haut que j'aperçois un troupeau d'une douzaine de bouquetins, je ne regrette vraiment pas mon voyage.

Malgré la météo ensoleillée, le vent et l'altitude rendent l'air frais au col de Bise. La première montée est bien passée, j'attaque la première descente. Je croise beaucoup de monde aux chalets de Bise, base de départ pour de nombreux touristes.

Une nouvelle bosse et me voilà arrivé à la Chapelle d'Abondance. Je ne m'arrête pas car j'ai 2 jours de provisions avec moi. Dès la sortie du village, je me mets en quête d'un petit pré à peu près plat pour monter mon bivouac.

Le bilan de la journée est très positif : il fait beau et mon sac très léger (12kg avec eau et provisions) me permet d'avancer plus vite que ce qui est indiqué sur le topo. Seul bémol : j'ai troué le talon de ma chaussette droite, il faudra changer ça au plus vite pour éviter les ampoules. 
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    Le 08-07-08    De Chapelle d'Abondance à Samoëns

Etape très aérienne avec pas mal de col au programme. Il a plu toute la nuit, mais elle a cessé vers 5h, une heure avant que je ne me lève, et je pars rassuré. Malheureusement, la couverture nuageuse à 2000m gâche pas mal de photos possibles.

Le GR5 alterne montées et descentes et la progression est assez agréable, dévoilant à chaque fois de nouveaux paysages. Je passe la frontière franco-suisse au col de Chésery. Ce passage est quelque peu déconcertant car les balisages suisses sont différents et je ne retrouve plus les marques blanches et rouges.

J'apprécie la vue sur le lac Vert. Je croise beaucoup de monde et notamment des cyclistes. Le col des Portes de l'Hiver est mon premier passage à 2000m, il y en aura d'autres. Je reviens en France après le col de Coux.

Je me rends compte à la faveur d'une pause que j'ai cassé la pointe d'un de mes bâtons. Il accroche un peu moins mais rempli encore son rôle. Après plus de 1000m de descente sans intérêt, j'arrive à Samoëns.

Je fais un arrêt ravitaillement prolongé dans ce village. J'achète des provisions dans une supérette, de la crème solaire à la pharmacie et des chaussettes dans un magasin de sport.

Je termine ma journée sur du plat, le long du Giffre. Inspection des pieds, notamment du talon qui n'était pas protégé par la chaussette : RAS. 
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    Le 09-07-08    De Samoëns à les Houches

Aujourd'hui le profil de l'étape démoralise : +1500m, -650m, +900m, -1500m avec un passage au sommet du Brévent. Le début de la montée est accidenté, à travers les gorges de l'ancien lit du Giffre.

Il fait beau et ce début de montée se passe à l'ombre des crêtes et des arbres. Je suis rapidement récompensé de mes efforts par deux cascades classées : la cascade du Rouget la reine des Alpes et la cascade de la pleureuse et de la Sauffaz.

J'enchaîne le collet d'Anterne, les chalets d'Anterne, le lac d'Anterne pour aboutir finalement au col d'Anterne. Et stupeur, le Mont Blanc se dévoile !

Ensuite, grosse descente jusqu'au pont d'Arlevé, qui est démonté chaque hiver pour être reconstruit au printemps. Dans la montée du Brévent, je tombé nez à nez avec un jeune bouquetin, qui m'offre une photo magnifique. Le Brévant offre le plus beau panorama sur le massif du Mont Blanc et je ne suis pas déçu. A mon grand étonnement, le téléphérique ne marche pas, ce qui fait s'évaporer la tentation de l'emprunter pour descendre.

C'est donc 1500m de descente assez raide qui s'étalent devant moi. Le sentier traverse une forêt de conifères marquée par des trouées, cicatrices laissées par des avalanches.

Ravitaillement rapide aux Houches, il est déjà 18h passées et je sors à peine du village pour chercher un emplacement. Mais le sentier monte rapidement à travers les pistes de ski et je trouve le minimum vital : quelques mètres carrés dans un virage. 
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    Le 10-07-08    De les Houches à Grande Berge 

Encore une journée avec une ascension de 1500 mètres. Mais la journée commence très tôt pour certains puisque j'ai vu une lampe frontale passer devant mon tarp à 2h30 du matin !

Mes journées sont rythmées par les montées, les descentes, les pauses et le passage de crème solaire 4 fois par jour.

Cette matinée évoque des souvenirs. Premièrement lorsque je traverse les rails du petit train du Nid d'Aigle, qui me rappellent mon ascension du Mont Blanc en 2000, puis lorsque je traverse Bionnassay qui m'évoque les romans de Frison Roche.

Le bas de la vallée des Contamines Montjoie n'est pas très enthousiasmant et il faut attendre d'arriver au chalet du Nant-Borrant pour s'élever et retrouver des panoramas exceptionnels. Sur la route, j'entends beaucoup parler italien, je pense que ces randonneurs sont partis d'Italie pour faire le tour du massif du Mont Blanc.

Je découvre des myriades de petites fleurs aux couleurs vives. Décidément, la prairie est plus belle au dessus de 2200m que partout ailleurs en France. A partir du col du Bonhomme, le sentier devient un peu plus aérien est très plaisant.

Passé le refuge de la Croix du Bonhommes (109 places quand même !) le sentier slalome avec la crête des Gittes pour redescendre vers le Plan de la Laie.

La journée se termine au gré de petites bosses recouvertes d'une prairie alpine fleurie. J'installe mon bivouac à 2000m sur le dessus d'une de ces bosses pour finalement le démonter lorsque le vent se lève et souffle très fortement. Et je remonte mon tarp juste avant la tombée de la nuit dans une petite cuvette plus abritée. 
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    Le 11-07-08    De Grande Berge à Landry

Petite étape pour arriver à la gare de Landry. Un dernier col puis une grande descente peu raide. Mais l'itinéraire jusqu'au col de Bresson n'est pas facile à trouver, entre rochers et neige.

Du col, on aperçoit le refuge de Presset, qui me fait très envie. Il reste peu de dénivelée, mais le GR descend par une piste carrossable de faible pente, ce qui rend la descente très longue.

Je perds le tracé en traversant la rivière là où il ne fallait pas, mais cet écart ne dure qu'un kilomètre, jusqu'au prochain pont. Je traverse Valezan, village très particulier parce que construit tout en dénivelée, il y a 9 lacets du haut jusqu'en bas !

J'arrive finalement à Bellentre puis je longe l'Isère jusqu'à la gare de Landry. Et à mon grand étonnement, la gare est fermée ! Les trains s'y arrêtent encore, mais la gare n'est ouverte que du 15 décembre au 31 mai.

14h18, le train pour Chambéry est à l'heure et met un terme à cette nouvelle escapade de 140km sur le GR5. 
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    Le 14-07-11    De Landry aux chalets de la Grassaz

6h, réveil.
6h58, départ du train.
13h57, arrivée à Landry.

Ca faisait un moment que l'excitation montait et cette fois j'y suis. J'ai mis à profit les derniers mois pour faire encore évoluer ma liste de matériel. Evolution la plus marquante : j'ai abandonné les chaussures de rando pour passer aux chaussures de trail tiges basses. La météo prévoit une majorité de soleil, mais des températures froides le matin (1 à 3° à 1300m, sachant que j'aurai probablement à bivouaquer bien plus haut).

Allez, c'est parti. L'étape d'aujourd'hui est simple, il s'agit de monter en direction du parc de la Vanoise. Ce n'est pas nécessairement le mieux pour se mettre en jambe, mais l'étape sera courte.

Le sentier remonte la vallée en pente douce et le refuge de Rosuel (au profil si particulier tel une vague) marque l'entrée dans les Alpes sauvages. La couche nuageuse est basse et dès 1800m, j'entre dans une purée de pois qui coupe la vue et commence à mouiller.

Je passe le lac de la Plagne et profite d'un replat qui me semble bien protégé du vent pour installer mon premier bivouac à 2300m d'altitude. Je ne me fais pas de soucis pour la nuit, mais il ne va certainement pas faire très chaud demain matin au moment du démontage. 
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    Le 15-07-11    De la Grassaz à Sollières

Les nuages ont tout enveloppé de brouillard hier soir. Ce matin il fait assez froid et tout est couvert de rosée. Je poursuis mon ascension vers le col du Palet, premier col que j'aurai à franchir cette année. Le passage du col est balisé par des pierres le long du sentier et un cairn de bonne taille, qui donnent à l'endroit une allure de sanctuaire.

Je descends ensuite à travers le domaine skiable de Tignes, jusqu'à la station où je bifurque sur le GR55. Son tracé va me permettre de traverser le parc de la Vanoise plus rapidement qu'en empruntant le GR5. Je remonte donc en face, en direction du col de Fresse sous un soleil magnifique mais des températures raisonnables.

Le chemin grimpe vite au dessus de 2500m d'altitude, puis bientôt 2758 pour franchir le col de la Leisse, le col le plus haut du GR5. Mes craintes sur la possible présence de névés sont dissipées, c'est une chose rassurante. Ce passage est magnifique, patchwork de prairies, rochers, lac d'altitude et neiges éternelles. D'ailleurs, il y a ce jour plein de skieurs sur le glacier de la Grande Motte.

Arrivé au pont de Croé-Vie, je consulte mon topo et ses cartes pour bien définir mon itinéraire : je vais suivre le torrent de la Leisse pour rejoindre un peu plus loin le GR5, puis je le quitterai pour tracer droit dans la pente afin de redescendre à Termignon. Je passe donc au refuge d'Entre-Deux-Eaux pour rejoindre le refuge hyper-fréquenté de Plan-du-Lac puis je suis les sentiers plus ou moins pentus au gré de mon envie pour descendre dans la vallée de la Maurienne.

Je récupère à Termignon le GR5E, appelé chemin du petit bonheur, qui suis la vallée à flan de montagne. Le soir, je m'arrête à l'écart du village de Sollières et j'appelle un ami de Modane pour caler notre repas de demain midi.


La suite, de Sollières à Larche